
Lundi matin, la météo est un enfer, du vent taquet, des grains et du froid. Pas le choix pour l’organisation, le temps est contraint et le nombre de série à passer énorme. Les cadets sont donc prévus à Capbreton et les minimes à la sud. Le podium de la sud présente toujours des conditions que personne n’irait surfer en temps normal. C’est en vrac. C’est pas beaucoup mieux au Santosha. Si bien que l’orga hésite, tatonne, annonce et n’annonce plus… Bref Armel qui devait passer pour son repêche à 8h20 passera finalement à 15h00. Une journée d’attente dans le vent et la pluie, pecab ! Dès le matin Armel n’est pas très motivé, même la session d’échauffement ne le motive pas beaucoup plus. Alors quand il est enfin l’heure, Armel entre dans l’eau en mode pas à fond, en tout cas pas assez pour un championnat de France. La différence d’attitude avec ses 3 adversaires est nette. Vitesse de rame, agressivité au pic et surtout, surtout, application dans son surf. Pourtant Armel a été sérieux sur les dernières semaines d’entraînement, son surf était plus fiable il semblait prêt. Pendant la série son choix de vague a été bon, il a même eu les deux meilleures vagues, des belles gauches bien creuses à fort potentiel, plutôt rares sur ce spot. Mais à aucun moment Armel n’est dans le coup. Sa première vague était pourtant une bonne droite appelant un gros reentry, la consigne, toujours la même, interdiction de tomber sur sa première vague… He bien Armel nous lance une fusée. Moins de 1 points… et les autres, eux , ne tombent pas. Résultat la série était pliée pour Armel en moins de 3 minutes. Pas de score, en retard de points sur les autres, le doute qui s’installe irrémédiablement… Armel va s’enfoncer tout au long de la série. La déception est immense pour lui, pour nous aussi. Que s’est il passé ? Lui seul sait, mais la déception est trop grande. A chaud, la discussion est impossible. Pire la colère l’emporte. Tant pis on mettra des mots dessus plus tard. Participer au championnat de France est une chance, un honneur. Il n’y a rien d’individuel là-dedans, c’est une équipe, je représente mon club, ma région, beaucoup de gens investissent beaucoup dans l’histoire. Il n’y a pas que des bonnes choses dans le championnat de France, les mauvaises font aussi partie de l’aventure. Bonnes ou mauvaises elles doivent servir à tout le monde, pour l’avenir, pour Armel aussi.
Même jour à 7h30 à Hossegor, Enzo mange tout doucement ses céréales, ça a du mal à passer ce matin… Notre tout jeune minime est un brin stressé depuis la veille. Il y a de quoi, le pensionnaire de la section sportive du collège Goubert de Flamanville va représenter pour la première fois la Normandie et honorer sa place en shortboard minime. On se met à sa place, on essaie de le rassurer. Pour une première il n’y a aucune pression, le but est de profiter du moment, de trouver ses deux vagues et de sortir de l’eau en se disant que j’ai fait au mieux et que c’était cool. La pression est pourtant bien là, alors pour éviter qu’elle finisse par l’envahir complètement, on l’emmène au dernier moment, on le fait surfer juste avant sa série, de façon à ce qu’il enchaine et qu’il n’ait pas le temps de se poser trop de questions. Surtout quand on voit ce que ces jeunes de 13/14 ans envoient dans ces conditions abominables. Juste impressionnant. Alors Enzo y va, il est dans son truc, il rame dans ce champ de mine plein de courant, essaie de prendre des vagues, en trouve quelques-unes. Enzo découvre le surf sous pression. Alors oui la différence de niveau est grande. Oui Enzo termine 4ème et sort de cette série éliminée. Oui il sort déçu mais en fait il est déçu pour nous, pour ses parents, pour ses potes et tous ceux qui sont là pour lui et qui l’ont poussé tout au long de la série. Mais nous, on n’est pas déçu du tout. Il s’est battu, il n’a rien lâché, il a essayé, il a fait ce qu’il a pu et c’est tout ce qu’on attend d’un jeune surfeur, d’un concurrent dans une grande compétition. Tu peux être fier de toi Enzo, Nous le sommes tous en tout cas. Maintenant tu sais ce que c’est et peut être que désormais à l’entraînement tu vas te souvenir de ça. En fait on a déjà vu ce matin, 24 heures après, dans des conditions bien plus grosses et intimidantes que tu avais déjà compris que tu aimais ça, que tu avais envie de ça et que tu vas faire ce qu’il faut pour ça. Super expérience, un grand bravo Enzo !
C’était jour off pour nous aujourd’hui mardi, ça tombe bien il y avait 1m50 offshore. Freesurf et soleil, presqu’un petit goût de vacances… Demain on repart au charbon, enfin surtout Elise pour le Longboard espoir.
Go Elise, Go Normandie
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