Costaud(s)

Costaud(s)

On entend souvent dire que le surf est plus qu’un sport. Nous confirmons, c’est d’abord un vrai sport, surtout aujourd’hui. Ca peut aussi être une profonde introspection. Notamment quand on vient de se prendre une raclée sous une vague de 2m50. Les prévisions étaient formelles, grosse houle longue et puissante pour mercredi. C’était bien le cas. Des mastards de 3 mètres au large et un véritable chaudron avec des mouvements d’eau permanents, des vagues lourdes et puissantes allaient mettre à l’épreuve les meilleurs jeunes français. La concentration était bien visible sur tous les visages ce matin. Ils sont bien tous aller au charbon, certains même plusieurs fois. Ils se sont tous fait plus ou moins démonter mais pas un n’a bronché. Chapeau bas messieurs, très bel exemple d’engagement et d’humilité. Encore plus pour ceux qui n’ont pas l’habitude de ces conditions et ceux qui se sont qualifiés pour la finale. Cesderniers  sont allés 3 fois dans le broyeur soit plus d’une heure dix à prendre des tonnes de flotte sur la tronche et à tenter de gérer l’effort. Les bras doivent être lourds ce soir. Mais quel boulot, quel spectacle!

Pour notre junior normand tout ne s’est pas déroulé comme prévu. Il faut dire que la vague siouvillaise ne se présente jamais comme ça. Après un premier surf d’échauffement dans des vagues très solides tôt le matin, Noah est motivé à faire le taf. Pas grand monde dans l’équipe n’envie sa place. Au moment de sa série, cela a encore grossi. La barre est quasiment impossible à passer devant le pic, les gars sont obligés de courir 300 mètres pour se remettre à l’eau au sud de la plage. (Au passage, respect au bodyboardeurs open qui ont  fait la compet plus au nord. Pas de passage pour eux, ils devaient tout prendre dans la tête pour aller au large. On vous suggère d’aller  sur surfingfrance pour voir les vagues de folie qu’ils ont eu). Le plan est donc simple pour éviter de trop manger, Noah doit être patient et prendre des vagues dont il certain qu’elles lui permettront d’assurer 2 scores. Sortir de l’eau après chaque vague et courir se remettre à l’eau au sud ( ce qu’ont fait tous les gars toute la journée à part deux ou trois énervés). La série est lancée et d’entrée, les 4 surfeurs se font ramassés par un gros set. Tout le monde a mangé et doivent speeder pour se replacer avant qu’un autre set arrive. Pas top pour la confiance ça. Dans ces conditions personne n’est à l’abris de casser sa planche ou de péter son leash. Là, c’est l’enfer pour sortir de l’eau, choper une autre board et retourner au shinning nom donné au sud la plage) pour repasser la barre. Les adversaires commencent à surfer. La tête de série montre qu’il  maîtrise et que physiquement, il est là avec 5 vagues surfées. 5 minutes d’écoulées, 10 minutes puis 15 minutes passées, Noah n’a toujours rien pris. Placé trop au sud pic, la team Normandie essaie de le replacer mais trop loin,  Noah ne voit pas. Merde, merde, merde qu’est-ce qu’il fait, qu’est-ce qu’on fait? Il laisse passer 3/4 vagues qu’il aurait pu prendre. Après coup il dira qu’il n’a pas vu les choses comme ça sur ces 3 vagues. Après tout, c’était bien lui qui était au “mastic”. A 5 minutes de la fin, il finit par en trouver une moyenne, elle a peu de potentiel mais il la surfe jusqu’au bord. c’est un petit score mais suffisant pour rester dans le coup. Le problème est qu’avec moins de 5 minutes il n’aura jamais le temps de retourner au large, il essaie quand même mais c’est cuit. Que de regrets, une manœuvre sur une vague aurait suffi. Noah est en colère, le coach aussi, on va attendre ce soir pour débriefer ça.

Fin de compétition pour la team Normandie, on fera un bilan dans les jours qui suivent à tête reposée. Avant d’aller roder un spot de repli, on regarde encore quelques séries et on voit partir au large les cadets… les gamins ont 15/16 ans et certains ont encore de tout petits gabarits. Ca ne bronche toujours pas, ils vont prendre des roustes sans sourcilier. Tellement talentueux et agiles sur ces vagues intimidantes que pour nous autres coachs, juges ou surfeurs de longue date, ces gamins inspirent le respect et même un peu de fierté. Chapeau les boys!!!