Maromandie

Maromandie

C’est une première pour le club, 8 jeunes compétiteurs du club sont partis en stage du côté d’Agadir au Maroc pour entamer la saison 2023. Le plan était d’enchainer un maximum de surf dans de bonnes vagues et avec des combis moins épaisses. Tom nous a trouvé un bon point de chute à Ohanna surf camp chez Yassin et son équipe près du spot de banana. Nous y reviendrons dans le prochain article mais l’adresse et la team est top. Avant ça, en montant dans l’avion à Panam, le commandant de bord nous annonce de sa voix ténébreuse et sûr que la météo à Agadir est belle avec une température de 19° à 9h00 du mat. Arrivée 3 heures plus tard, flotte, vent à décorner un boeuf et même pas 14 degrés. Si je le croise … On récupère nos deux dokkers sans galerie avec 10 boards… Peccab! On prend la route vers le nord et là, le chaos. Tempête de sable, tout vole, surtout les déchets, les marocains ont la tête dans la djellabah. C’est quoi ce délire. 80km/h de vent off shore. Le truc qui n’arrive jamais…  C’est mort pour surfer ce premier jour. On choppe l’hôtel… (petit problème de date de dernière minute) et repos car trajet en camtar de 23h à 3H30 du mat pour aller à Paris, déambulage et comatage dans Orly en attendant l’embarquement, tout le monde était décalqué. Après une bonne nuit et un bon pti dej chez Jamila on débarque chez Yassin déposer les affaires, direction Tamri dans la foulée. La houle est trop petite pour la zone visée à Taghazout et surtout toujours ce vent trop fort. Le vent est moins fort sur Tamri et bien off shore. 1M/1M50, le beach break réputé quelconque laisse passer quelques bonnes quand même. Tout le monde arrive à prendre ses vagues. Des vagues, du soleil, du thé à la menthe, des chiens qui trainent et Rachid qui nous gère le parking, cette fois c’est sur nous sommes bien au Maroc.

Les jours suivants nous permettent d’enchainer les sessions, Yassin nous briefe sur les spots du jour, la fabuleuse Bouchra nous maintient en vie avec les picnics du midi et nous régale de ses plats festins matin et soir. Un peu de tourisme à Surf land taghazout, un pti tour de dromadaire à 200 dirhams pour certain 30 pour d’autres, plusieurs dizaine de thés à la menthe, de cacahuètes enrobées et autres douceurs berbères, à peu près 20 000 story d’instademesdeux… etc… Les 5 premières journées sont plutôt intenses et les nuits bienvenues. A peine si on entend l’appel à la prière à 5h du mat.

On aurait pu finir la semaine comme ça mais la Normandie a fini par nous retrouver avec pluie, vent et fraîcheur. Sale temps à Agadir et beau temps en Normandie. C’est balot!  Les vagues sont pourtant là, pas encore assez pour les spots les plus connus comme Anchor point etc, mais suffisamment pour découvrir différents spots et s’exploser les bras. Banana, Tamri, Imsouane, Anza nous ont offert quelques bonnes vagues. Seul hic, le monde à l’eau. Tous les spots du secteur sont pris d’assaut. L’Europe entière est là. Énormément de débutants qui remplissent les innombrables surfcamps. Il y aussi les meilleurs surfeurs européens qui s’entraînent pour les compétitions qui vont commencer dès ce week-end. C’est bon pour le business mais ça rend la prise de vague parfois tendue surtout sur un spot comme Imsouane, véritablement victime de son succès avec un nombre incalculable de surfeurs pour la plupart peu expérimentés. Les moussus et autres longboards de ces derniers volent dans tous les sens, on entend  les coups de sifflets des monos marocains qui essaient tant bien que mal de ramener tout le monde en un seul morceau et pour parfaire cet étrange tableau de lourdes barques de pêche marocaines qui rentrent au port exactement au même endroit où passe le flux incessant de surfeurs qui se mettent à l’eau. Une espèce de kermesse étrange sur laquelle on peut légitimement s’interroger. Passons.

Il y a quand même de quoi faire et la plupart des protagonistes ont eu des bonnes vagues. Gauches courtes, vague creuse, des mollasses et des droites qui font mal aux guiboles. Il y en a eu pour tous les goûts mais il nous manque encore LA vague marocaine, le long mur en droite capable de rassasier n’importe quel surfeur. La houle jusqu’ici insuffisante pour ces fameux spots  devrait arriver pour la fin du séjour. Le problème est que la pluie s’est invitée ce mercredi et les rivières habituellement asséchées, véritables déchetteries mais en pire,  commencent à déverser à la mer un jus noir et pestilentiel chargé à coup sur d’une collection de bactérie à faire pâlir un laborantin. Ce sera donc souk, tractation, arnaque, Hammam et repos. Il nous reste deux jours avec une belle houle annoncée mais on ne sait pas si nous allons pouvoir en profiter sans risquer la gastro ou un vilain staphilo. On va miser sur le spot de Killer un peu plus éloigné des Oueds que les autres spots. On va se mettre du scotch sur tous les trous et espérer surfer une des meilleures droites du Maroc avant de rentrer au bled siouvillais.