Retour sur le CDF 2023. Texte long pour une compéte courte!

Retour sur le CDF 2023. Texte long pour une compéte courte!

Cette édition des championnats de France aura été très spéciale. Une semaine avant le début de la compétition, les organisateurs, les compétiteurs, les coachs, les accompagnateurs avaient les yeux rivés sur les cartes météos, croisant les infos de tous les sites de prévisions imaginables.  A l’arrivée à Biarrtiz, cela paraissait inéluctable, il ne sera pas possible de faire toutes les catégories en raison de houle mammouth et de vents forts. Il faut savoir qu’un championnat de France est une compétition vraiment particulière qui n’existe peut-être pas ailleurs dans le monde du surf. 560 engagés, près de 30 catégories et un total de 7 jours de compétitions nécessaires pour faire passer tout ce monde là. Hors, avec les conditions annoncées et injouables sur 5 jours ça ne pouvait pas passer. La direction de coméptition a du donc faire des choix. une partie du Parasurf, le skimboard, le bodysurf et le longboard ont donc été tout simplement annulés. C’est donc très dur pour tous les compétiteurs et compétitrices qui viennent parfois de très loin comme les DOM. Ces sportifs ont travaillé dur toute l’année pour ce RDV et se retrouvent dans l’impossibilité de s’exprimer. Cela va aussi poser des problèmes de points au classement national pour la reprise de la saison 2024, bref il y a pas mal d’amertume surtout quand on le voit venir longtemps à l’avance.

Pour les sportifs des catégories qui ont eu lieu, se mettre à l’eau n’a toujours été une partie de plaisir. Les conditions ont pratiquement toujours été solides, puissantes et souvent désordonnées. Mais cela fait partie du jeu et c’est aussi pour ça que tous se préparent. Il faut être affuté physiquement, déterminé mentalement, concentré et avoir un équipement prêt. Surfer au championnat de France est bien plus que surfer une autre compétition. On surfe pour une équipe, on représente son club et sa région. La cohésion de certaines équipes comme les DOM ou encore la Bretagne est superbe à en vous donner des frissons. Surfer pour son équipe pousse à donner le meilleur et à se surpasser. Avec ces conditions, tous, au cours de leurs séries, ont dû sortir de l’eau après s’être fait à moitié assommer par des tonnes de flotte, se taper 200 mètres de sprint dans du gravier se dérobant sous les appuis, se reprendre un bon 100m de rame avec la pression de rechoper une vague avant la fin sous peine d’élimination. Parfois 3 ou 4 fois par série de 25 minutes et ce 3 ou 4 fois dans la journée pour celles et ceux qui ont été en finale. On vous assure que ces jeunes sont de sérieux sportifs et ont un mental d’acier. Après toutes ces éditions de ces 20 dernières années, voir ces jeunes aller au bout d’eux même dans ces conditions force l’admiration. C’est toujours une belle leçon de courage et d’humilité.

Pour nos normands ces conditions sont toujours difficiles. Nous n’avons pas ces mêmes houles puissantes de l’Atlantique. Issues des mêmes dépressions ces grosses houles arrivent toujours “filtrées” par les fonds peu profond de la mer de la Manche. Nos surfeurs et surfeuses doivent donc toujours essayer de s’adapter rapidement. Ce qu’ils ont parfois du mal à faire.

L’équipe de Normandie est arrivée avec pas mal de doutes. Concernant les conditions certes, mais aussi en raison d’une saison sportive qui n’a pas été optimale. Les projets d’entraînements et de déplacements sur les compétitions hors Normandie n’ont pu être menés comme prévus. C’est donc une édition en demi-teinte. Les plus expérimentés ont limité la casse, d’autres ont pris la mesure de ce qu’impliquait une telle compétition.

Voici un petit récap des prestations de nos représentants normands.

SUP Open: Bastien Prunier, Emmanuel Boisbourdain et Frantz Goelzer. Les conditions étaient vraiment difficiles avec des vagues puissantes et beaucoup de mouvements d’eau rendant la position d’attente au line up compliquée. Bastien n’était pas loin de pouvoir se qualifier pour les demis mais il n’a pas trouvé dans les temps, la vague lui permettant d’obtenir le score nécessaire. Pour Emmanuel et Frantz la série a plus été une lutte contre les éléments que de la production de surf.

Naya Sorlut: Surf ondine, SUP ondine espoir et Surf junior. Naya est arrivée à Biarritz avec très peu de surf dans les jambes. Tenue éloignée des vagues par ses études depuis la rentrée, la compétition a logiquement été difficile. Elle a débuté avec le surf ondine où elle n’avait pas vraiment de prétention. Il s’agissait de s’échauffer pour la suite. Malheureusement Naya n’a pas trouvé sa place dans cette série et subie le décompte des minutes. En Surf ondine junior, il y avait de la place pour passer mais Naya, encore une fois, ne parvient pas à saisir le spot, elle laisse passer plusieurs vagues car elle ne voit pas le panneau des priorités, ses concurrentes n’e, demandaient pas tant. Naya fini 4ème de sa dernière série en espoir et sort de l’eau complètement effondrée. Entre ces deux journées il y a eu  le SUP ondine espoir avec Elise. Naya a fait une fois du SUP au championnat de Normandie et a emprunté un SUP la veille de sa série pour le tester rapido le matin avant sa série. Conditions infernales pour les filles, spot en vrac et vagues consistantes, c’est une vraie lutte dans l’eau mais Naya trouve ses deux vagues et réalisera l’exploit de se classer 3ème de cette catégorie. Elle obtient donc une très belle médaille de bronze.

Elise Thiolent: Surf cadette, Sup Ondine et Sup Ondine espoir. Après sa médaille de bronze au championnat d’Europe de SUP, Elise voulait absolument défendre son titre de championne de France en SUP ondine espoir. Mais Elise n’aura vraiment pas de chance sur cette édition. D’abord le test positif au covid la veille du départ. Elle descendra sur Biarritz avec sa maman la veille de son entrée en compétition. Bien qu’après s’en être débarrassée la veille de la compét, ce maudit virus lui a pompé pas mal d’énergie et pour bien faire Elise devra faire ses trois catégories dans la même matinée avec des conditions plutôt hardcores. Le plus dur étant qu’elle défendra son titre dans la dernière série. C’en est trop, en surf cadette, la série est difficile, Elise trouve des vagues mais ne parvient pas à faire les manoeuvres car c’est trop rapide et creux. Dans sa série SUP ondine, Elise fait des bêtises… Après une vague correcte, elle se trompe dans son choix de vagues et après avoir fait une première fois le fameux tour pour se replacer, elle s’entête à essayer de repasser la barre à la rame, impossible, elle se fait matraquer par les vagues, finie par retenter de faire le tour mais c’est trop tard. Ca ne passe pas et elle ne le sait pas encore mais elle y a laissé tellement d’énergie qu’elle a déjà perdu son titre à ce moment là sans avoir commencer sa finale. Cette finale du SUP ondine espoir débute 25 minutes après, les conditions deviennent plus grosses avec le montant, Elise donne tout ce qu’elle a, trouve une première vague correcte, galère ensuite a refaire le tour une première fois, ne trouve pas de vague pendant un moment, lutte avec les éléments comme les autres mais la vendéenne score assez rapidement. Sous pression, Elise finit par trouver une super vague, réalise une belle entrée en vague mais au moment de réaliser la manœuvre qui aurait pu la faire gagner, ses jambes la lâchent. Pas assez d’intensité dans les appuis, elle chute en fin de manœuvre. la messe est dite, elle tente de refaire le tour, il reste 4 minutes, fraîche et en pleine forme ça aurait pu le faire, mais elle est cuite, n’arrive plus à courir dans ce satané gravier qui se dérobe sous chaque pas, son SUP est lourd, elle est en pleure car elle sent le titre lui échappé, elle a tout donné et n’en peut plus. Sa rivale et copine vendéenne s’empare du titre, elle l’a bien méritée. Elise est KO et effondrée. On comprend, mais on ne peut pas lui rapprocher grand chose. Elle est allée au bout d’elle même. Quel courage! C’est aussi ça être une championne. RDV l’année prochaine pour la reconquête de ce titre.

Pablo Herland: Surf Open et Surf cadet. Pablo fait partie des plus expérimentés en atteignant, notamment, l’an passé les demi finales du surf minime. Il commence par le surf open avec des conditions solides et intimidantes. Malheureusement Pablo est un peu sur les freins et ne s’engage pas complètement dans la série. Il passe donc à la trappe. Le lendemain en surf cadet, Pablo est bien là et déterminé à ne pas refaire la même chose deux fois. Il gère quasi parfaitement la série. Les adversaires sont des “clients” mais Pablo chope la deuxième place et parvient à la garder jusqu’à la fin en faisant de bons choix et en surfant très bien. Le suspens aura été intense jusqu’au bout mais il tient bon. Le taf est fait et très bien fait dans des conditions pas facile, on respire… Quelques heures plus tard il retourne au charbon, les conditions ont forci et en quart de finale ça devient vraiment la guerre. Cette fois Pablo ne fait pas les bons choix de vagues et ne peut donc pas s’exprimer pleinement, dommage ça aurait pu passer encore un tour. Quart de finaliste, c’est pas mal dans cette catégorie qui est certainement la plus riche en jeunes talents. Beaucoup de très bon sorte dès le premier tour, c’est donc une belle performance. Pablo sera encore cadet l’année prochaine (il fait partie des plus jeunes de sa catégorie). Le top 5 cadet est d’un niveau vraiment élevé, mais une place en demi doit être possible. RDV en 2024.

Armel Boisbourdain. Surf Minime. On arrive là chez les plus jeunes (13/14 ans). Les séries du 1er tour minime sont les seules séries à ne pas avoir eu de vagues solides (elles regrossiront pour le tour 2). C’est pas plus mal mais Armel était prêt et motivé pour y aller. La veille il a choppé des vagues “costauds” sur le spot après la journée de compet. Il fait partie des petits gabarits de la catégorie car minime 1ère année, néanmoins Armel ne rechigne jamais à aller à l’eau quand ça envoie et ce malgré les inquiétudes de papa! Pour cette première participation au championnat de France, Armel doit trouver des vagues qui ouvrent et s’appliquer sur l’exécution de ses manoeuvres. On sait que c’est important pour lui car il n’est pas toujours assez “focus” sur sa technique. Armel trouve les vagues, gère la prio mais il va malheureusement un peu oublié de s’appliquer sur son surf. Malgré de bonnes vagues, il ne parvient pas à les terminer en chutant sur la manœuvre finale à chaque fois. La dernière vague prise à 5 secondes de la fin aurait pu lui permettre d’obtenir le petit score nécessaire pour passer au tour 2, mais là encore après deux petits replacements, Armel oublie de bien terminer sa vague. Il obtient 2,43 alors qu’il lui fallait 2,65… C’est terrible, il est très déçu mais on ne peut pas gagner sans terminer ses vagues. Armel repart donc avec des regrets mais surtout une première expérience dont il se souviendra et dont il retira sans aucun doute de précieux enseignements.

On a évidemment une grosse pensée pour Cormac et Arthur qui avaient fait le déplacement à Biarritz sans pouvoir concourir. Arthur a déjà participé plusieurs fois mais pour Cormac pour qui c’était la première fois c’est évidemment une grande déception. Il aura encore une chance l’an prochain pour sa dernière année en espoir.

Nous allons très vite relancer la nouvelle saison et déjà penser au championnat 2024. On ne sait pas encore où cela se passera. Vu les évènements de cette année, les réflexions sur la séparation des catégories espoirs et open font leurs retours.  On va laisser la Fédération réfléchir à tout ça. Nous verrons!