Progresser, un chemin toujours sinueux

Progresser, un chemin toujours sinueux

Après trois jours d’acclimatation (il fallait bien ça), la compétition commence ce samedi. On espérait une amélioration des conditions mais finalement la houle a un peu baissé mais le vent est toujours là gâtant le plan d’eau depuis le début de la semaine.

L’open de France est donc lancé à 9h00. Le format est un petit format pour un open de France puisque les tableaux ne sont remplis qu’à moitié. Il n’est effectivement pas facile de s’organiser pour venir de métropole dans un laps de temps si cours.  Il y a donc quelques bretons, Aquitains, normands. Heureusement les antillais ont permis de remplir un peu les séries. Un petit mot sur l’ambiance de cette compétition qui est top. Le cadre s’y prêtre évidemment mais le Madinina Surf club fait aussi en sorte que tout se passe bien. Les jeunes ont des répas chauds et locaux prévus, le son va très bien avec l’ambiance « Zion » et les gens sont simplement à la cool et souriant. C’est donc un vrai plaisir d’être là. Bravo le Madinina Surf Club.

On commence donc avec Baptiste pour le 1er tour cadet. Côté coaching l’inquiétude est de mise car Baptiste a du mal à surfer à son niveau depuis son arrivée et on n’a pas encore réussi à trouver la clef du verrou. Après un échauffement pas plus rassurant, on tente un dernier truc pour essayer de changer la donne. Le plan est en marche et Baptiste semble concentré. Quelques petites vagues avec des petits scores mais le surf de Baptiste n’est pas assez sûr et dans les critères pour espérer accéder au quart de final. Il reste dans le coup tout de même et prend des vagues. A quelques secondes de la fin il faut un 2,81 pour passer une manœuvre se rapprochant des critères et ça passe.  Il reste dix secondes exactement et Baptiste part en droite et trouve une belle petite section pour mettre un bon reentry. Le coup de trompe retentit, suspens, personne n’est sur du score, les juges mettent du temps et finalement donne un 3 et quelques à Baptiste. Ouf, soulagement, ça passe, Baptiste sauve son séjour sur le fil. Au-delà de la qualif pour les quarts, le plus important est que Baptiste a peut-être trouver un moyen de gérer son stress d’avant et pendant la série. Stress qui lui a si souvent joué des  mauvais tours. Ca se verra d’ailleurs sur son visage pour le reste de la journée. Baptiste retrouve Pablo directement en quart de finale. Il fera alors face à la réalité de la catégorie cadet avec les cadets 1 et les cadets 2. Mais avant c’est Rodrigue qui va passer en minime. C’est un peu le même topo pour Rodrigue, pas à l’aise depuis son arrivée. Là encore l’inquiétude est de mise. Le stress dévore littéralement le garçon. On tente le même truc qu’avec Baptiste. Dès les premières vagues, on sait que ça va être très chaud car ses adversaires sont techniquement plus forts. Néanmoins Rodrigue prend ses trois bonnes vagues. La première lui donne un peu confiance, on sent qu’il a envie, il a assuré mais il a envie. Il est troisième. Sur la vague suivante, Rodrigue attaque, place un bon reentry engagé avec de la vitesse, tellement de vitesse qu’il est surpris d’arriver si vite en bas de vague et oublie de bien réceptionner sa manœuvre. Sur sa 3ème, il arrive à placer un carve. On n’est pas assez proches des critères et les scores ne sont pas suffisants pour espérer battre les 2 premiers. C’est pas grave, Rodrigue est passé en 10 minutes d’un état de stress extrême à un état de concentration impressionnant. C’est une belle performance en soi et c’est exactement ce genre de verrou qu’on est venu faire sauter. Il lui reste deux jours pour surfer à fond en short et progresser.

On enchaîne assez vite avec le quart de finale de Pablo et Baptiste. Au moment où ils partent à l’eau on mesure bien la différence qu’il peut y avoir entre les cadets. On a 3 bonshommes et un petit gars aussi épais que ça planche. Pour Baptiste, il n’y a rien à perdre, juste trouver ses vagues et lâcher les chevaux, se faire plaisir. Ce qu’il parviendra à faire sur une vague. Il en manquera donc une autre. Il finira 4ème mais il a réussi à se faire plaisir et a retrouvé la banane.  Pour les 3 autres de la série, on est un cran au-dessus. Pablo a été à l’aise les 3 premiers jours avec notamment des carves grabés ultra puissants (la board en porte les stigmates…) qui pourrait bien devenir sa marque de fabrique. Mais le spot ne délivre que peu de vagues pendant cette série. Le local du spot prend les devants avec des scores un peu en dessous de la moyenne. Les deux têtes de série Pablo et Hugo ne trouvent pas de bonnes vagues pendant les 10 premières minutes. Pablo part sur une belle section qui va fermer assez vite, on le voit disparaitre au bottom et dans la fraction de seconde qui suit éclate de son rail le haut de la vague. Un très gros pâté pour 6 points, il passe premier et se remet dans le match. 2 minutes plus tard Hugo trouve une droite plus longue et colle deux gros pâtés. 7,33. Il reprend la première place. Le local reste dangereux, il faut vite trouver une meilleure vague ou au minimum un back up (second score). Il trouve une gauche moyenne mais prometteuse, tente son désormais fameux power carving, mais le pied arrière se barre du pads. Aie ! Hugo trouve son back up dans la foulée. Pablo est second et le martiniquais n’a besoin que d’un 3 et quelques pour passer second. A moins de 3 minutes de la fin, Le martiniquais, prioritaire part en droite, Pablo par en gauche. Ils bouinent un peu tous les deux sur leurs vagues respectives pour obtenir des scores sensiblement similaires (4 points). Ca suffira à Pablo pur se mettre à l’abris avant le coup de trompe, il ira en demi-finale dimanche. L’objectif de la compét pour Pablo était clair depuis le début, c’est la finale. Il faudra trouver 2 bonnes en demi et ça passera.

3 secondes après la fin de série de Pablo et Baptiste, celui du début de série pour le quart de finale d’Armel retentit. Le plus jeune se retrouve le denier à passer. Qui plus est Armel est aussi en difficulté depuis le début du séjour à part sur une vague ou deux. Il prend donc encore plus de pression puisque ses copains ont réussi à renverser la vapeur. Armel trouve les bonnes vagues mais n’arrive pas à se libérer. Il subit le stress et ne peut pas s’exprimer. Il chute ou encore laisse poliment une vague à la fin alors qu’il a la priorité. Armel n’y était pas et c’est une énorme déception pour lui. Tout le monde a réussi sa compétition sauf lui. C’est très dur pour lui. On peut aussi voir ça autrement. Deux heures plus tard, la petite discussion d’entraîneur/compétiteur a été riche d’enseignements. Il aura fallu plusieurs compets et déceptions pour mieux comprendre ce petit bonhomme si discret. Mais il semblerait qu’on y voit plus clair. On verra si le freesurfing est meilleur demain et on verra si Armel nous montre autre chose sur les prochaines compétitions.

Nous verrons de quoi sera fait demain. Mais la détermination est là. On fera les comptes demain soir.